J’ai testé : le Disgusting Food Museum, l’expo des plats dégueus
Je vais être honnête avec vous, chers lecteurs : pour une diplômée en histoire de l’art (et ouais), je ne fais que très peu d’expos. Le choix que l’on a à Malmö est relativement limité et ne m’intéresse pas plus que ça.
Mais quand je vois la vidéo de cette expo passer sur mon fil d’actualité Facebook, je sais qu’elle est pour moi : une expo sur les plats les plus dégueus du monde ? ! En plein centre-ville ? ! Avec possibilité de goûter des trucs ? ! Yes, please !
Le concept du Disgusting Food Museum
Concrètement, toute l’idée de l’expo est contenue dans son titre, que l’on pourrait traduire par « Musée des plats dégoûtants ».
Réunir les spécialités les plus dégueus du monde dans une seule pièce, les montrer, les faire sentir et les faire goûter aux gens : voilà l’expérience que propose cette exposition temporaire.

En parallèle du côté ludique, il y a bien sûr une réflexion sur la notion de dégoût, et ce qui la construit. Dans l’intro de l’expo, on peut lire que le dégoût est avant tout une réaction normale face à un danger potentiel : ce fruit tout moisi, je vais éviter de le manger car je pourrais être malade.
Mais le dégoût provient aussi de notre culture, et de la société dans laquelle on évolue : manger des insectes me paraît aberrant mais est tout à fait normal pour des millions de gens dans d’autres pays.

Prendre du recul
Visiter le Disgusting Food Museum, c’est donc se plonger dans les habitudes alimentaires les plus insolites des quatre coins du monde mais pas que.
Le plus intéressant dans cette expo, c’est sa capacité à nous questionner sur nos propres habitudes à nous. En arrivant, je pense voir des plats provenant de pays lointains, là où j’imagine les gens manger des trucs chelous (j’ai vécu en Asie, je sais de quoi je parle).
Mais là, surprise ! Il y a des plats français, américains, suédois. Il y a le foie gras, présenté dans sa boîte, à côté d’un tube à gaver les oies, et d’une vidéo assez traumatisante sur la production de notre merveilleuse spécialité française.

Il y a les Pop Tart, ces concentrés de sucre et de conservateurs que les enfants étasuniens mangent pour le petit-déjeuner.

Il y a un petit cochon piqué de seringues pour symboliser la viande porcine gavée d’antibiotiques que la population mondiale mange sans sourciller. C’est encore plus pertinent quand on sait que l’expo se tient à Slagthuset, les anciens abattoirs de la ville de Malmö…

L’expo questionne notre rapport à nos habitudes alimentaires, ce que l’on considère normal mais qui, quand l’on prend un peu de recul, est assez dérangeant.
Aux origines de l’expo
Derrière cette exposition insolite, il y a un Suédois, Andreas Ahrens, passionné de bouffe et mangeur ultra curieux.
Il vient discuter avec nous alors que nous sommes en train de regarder une vidéo fascinante sur un énorme fruit de mer à la forme très très équivoque, le panope du Pacifique.

Il nous dit qu’il a testé presque tous les plats de l’exposition sauf quelques-uns comme le casu marzu (enjoy) et les ortolans, une spécialité française que je ne connaissais pas et qui est illégale depuis la fin des années 1990 (c’est pour cette raison qu’il n’a pas pu tester, d’ailleurs).
Nous discutons de l’expo et de notre rapport à notre propre consommation alimentaire, puis il nous invite à participer à l’ouverture et la dégustation d’une boîte de surströmming (le hareng fermenté suédois), à l’extérieur du bâtiment évidemment (ce truc daube, c’est une infection).

Il y en a pour tous les goûts
Pendant la visite, j’ai envie de tester la consistance des plats présentés mais des petits écriteaux disposés un peu partout me rappellent qu’il est interdit de toucher. Seule la pièce maîtresse de l’exposition, le pénis de taureau (oui, vous avez bien lu), peut être tripatouillé par le public. C’est franchement dégueu, et puis ça pue, mais c’est rigolo !
À côté de ça, des bocaux sont disposés tout au long de l’exposition. Ils contiennent de la ouate imprégnée de l’odeur de certains plats présentés. Personnellement je bloque sur le bocal d’Époisses (« ce fromage est délicieux »), et ensuite sur celui du durian (« je veux retourner en Asiiiiiie »).

Mais le meilleur se trouve bien sûr à la fin du musée : une table entière dédiée à la dégustation. Tous les plats de l’expo ne peuvent pas être testés mais le choix est assez grand pour se laisser tenter à quelques aventures culinaires. Je découvre par exemple que les larves grillées ont un bon petit goût de chips. Bon appétit !

Et ne croyez pas que je vous ai tout raconté dans cet article, allez voir vous-même !
Infos pratiques :
The Disgusting Food Museum
Expo à Slagthuset, Carlsgatan 12A
185 kr par personne
Ouvert jusqu’au 1er septembre 2019
2 Commentaires
Plutôt insolite comme exposition !! :/
Ça doit être extra comme expo, surtout pour une Française comme toi qui aime la bonne gastronomie française. Je suis fier et heureux que tu n’aies jamais apprécié le coca et que tu préfères les sushis au hamburgers.?
Reste à découvrir une expo sur les meilleurs mets du monde.