J’ai joué au jeu des 7 différences entre la Suède et la France pendant mes vacances
La semaine dernière, j’ai passé quelques jours en France pour l’anniversaire de ma sœur et c’était formidable. J’adore rentrer en France passer du temps avec ma famille, et je le fais dès que possible. Ce que j’aime aussi faire pendant ces moments-là, c’est observer les différences qu’il y a au quotidien entre la vie en France et la vie en Suède. Les deux pays ne sont pas si loin l’un de l’autre mais j’ai parfois l’impression qu’ils sont à des années-lumières ! Petit florilège de ce qui m’a le plus marquée cette fois-ci.
La conduite
Je ne sais pas vraiment d’où ça nous vient, mais nous Français avons une relation plutôt étrange avec la conduite : tous les autres conducteurs sont généralement des connards, et il faut être premier en toutes circonstances.
Il y a une sorte d’esprit de compétition qui n’existe pas du tout en Suède. Ici, les gens s’en foutent. Ils sont hyper cordiaux (sauf à Möllan parce que c’est des kékés) et respectent le code de la route à la lettre.
Personnellement, j’ai du mal à me positionner là-dessus. Je trouve ça très honorable de respecter les règles mais j’ai parfois l’impression que ça vire à l’obsession, par exemple quand on organise un vote pour savoir si je peux boire un verre de vin six heures avant de reprendre le volant.
Mais bon, j’suis immigrée, je peux rien dire… (Pour ceux qui se demandent, oui je l’ai bu mon verre de vin, j’en ai même bu deux, ahah.)
La clope
En tant qu’ancienne fumeuse, je comprends le plaisir que la cigarette procure, et je trouve que l’effet du snus n’est absolument pas comparable à celui d’une tige.
Mais je dois reconnaître que la propension qu’ont les Français à fumer me fait parfois flipper. Quand tu es douze à une table et que tu es la seule non-fumeuse, tu te dis que les lobbies ont bien réussi leur taff en France.
En Suède, la plupart de mes proches sont non-fumeurs, même parmi les Français. Les Suédois quant à eux consomment du snus. Et c’est quand même beaucoup moins gênant que dix cigarettes allumées en même temps.

Le pain
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Français méritent leur stéréotype de mangeurs de baguettes. À chaque fois que je reviens en France depuis mon départ à l’étranger, je suis presque choquée de la quantité de pain engloutie par ma famille.
J’étais pareille avant, je le sais, je m’en rappelle. D’ailleurs, le pain m’a beaucoup manqué les premières semaines au Vietnam.
Mais honnêtement, ça me fait halluciner de voir du pain servi à TOUS les repas, quelle que soit la nourriture sur la table. Ok, du pain avec une salade, ça se tient. Mais avec des pâtes ? Du riz ?
Et je ne vous parle même pas du petit-déj typiquement français avec ses tartines de beurre, qui pour moi relève maintenant de l’hérésie. J’essaie de les convaincre de manger des flocons d’avoine, mais ils se foutent de ma gueule…
Les horaires
Je crois que c’est vraiment dans les horaires que je m’aperçois que j’ai pris le pli suédois.
Passé 13h le midi, je commence à craindre la famine. En fin d’après-midi, vers 17h30, j’anticipe le pire, sachant pertinemment que personne n’aura prévu de manger avant au moins 20h.
C’est simple, j’ai passé mes cinq jours de congé à dire « J’ai faim » environ douze fois par jour, petite phrase souvent associée à « Maman ! » dans l’espoir de faire naître en elle l’instinct maternel de me trouver à manger rapidement (ça va, je déconne, j’ai 27 ans, j’arrive à trouver de la bouffe toute seule…).
En réalité, j’ai passé cinq jours à essayer d’anticiper ma faim pour éviter de me retrouver en hypoglycémie au milieu de l’après-midi. Je sais que ça paraît très dramatique dit comme ça mais vous n’imaginez même pas à quel point j’ai la dalle avec tout le sport que je fais !
La patience
Je vous explique un peu le contexte. Quand je rentre en Suède en partant de France, je prends toujours le même avion à Orly : le Norwegian de 21h35 pour Copenhague, qui est l’un des derniers avions à décoller, et qui me permet, grâce à son horaire tardif, de profiter pleinement de ma dernière journée sur place.
Manque de pot cette fois-ci, l’avion avait 2h de retard. Pensant assister à une émeute au terminal, j’ai été surprise de voir les Scandinaves prendre gentiment leur mal en patience et jouer aux cartes pendant les quelques heures qu’ont duré l’attente.
Mais vous savez quoi ? Ce qui m’a encore plus étonnée, c’est mon propre calme et ma patience presqu’infinie pendant cet incident. J’ai poireauté en me disant que bon ben, ça arrivait, et même quand j’ai compris que j’allais rater le train de 1h26 (du matin hein) pour Malmö en arrivant, je n’ai pas laissé la colère m’envahir, et j’ai attendu une heure de plus à l’aéroport de CPH. Un vrai Buddha.
Le café
Avant d’arriver en Suède, je ne consommais pas énormément de café.
Évidemment, cette époque est révolue puisque, comme tout le monde le sait ici, il est impossible de survivre à une immigration en Suède sans boire de café (cf. cet article, et oui c’est une exagération pour ceux qui ne comprendraient pas le second degré).
Depuis mon installation à Malmö, j’ai développé un attrait tout particulier pour le café fait à la cafetière. Problème : en France, tous mes proches utilisent des machines à dosette type Nespresso, ou consomment du café soluble, deux trucs que je trouve aujourd’hui plutôt dégueu pour être tout à fait honnête.
Pendant mes petites vacances, j’ai donc opté pour le soluble (le moins pire) tout en ayant une pensée émue pour ma cafetière chaque matin.
L’anglais
Oui, c’est un classique, c’est vrai… Mais c’est fou comme la différence est flagrante quand on connaît les deux pays.
À Orly par exemple, je me demande franchement comment les étrangers arrivent à comprendre les annonces en anglais faites par des Français. Déjà c’est un enfer pour comprendre quelqu’un qui parle au micro, mais rajoutez par-dessus ça un accent français à couper au couteau et vous avez un combo de la mort pour tout voyageur en quête d’information.
Sans parler de la femme de ménage qui ferme les toilettes pour femmes et dit à une demi-douzaine de Scandinaves d’aller plutôt utiliser les toilettes pour hommes : « Y’en a d’autres là-bas » avec un signe de la main plus que dédaigneux, qui se retrouve face à six paires d’yeux incrédules, mais qui répète quand même en français parce qu’on est en France ici bordel de merde. J’ai fait la traduction pour pas que ces dames ne se fassent pipi dessus…
7 Commentaires
https://www.youtube.com/watch?v=UGtKGX8B9hU
Ha ha ha !
Hihihi !!!! Tu me fais toujours rire !!!! Sauf que t’es pas venue me voir et là, ça me fait moins rire…
Je pensais qu’on se verrait le lundi avec Jo :( J’étais trop déçue que tu sois pas là ma tata…
Au bout de quelques années (25 pour moi), tu en verras de plus en plus…( des bonnes et des mauvaises). On devait être dans le même avion au retour…( le 11 juillet).
Bonjour Thierry, j’ai pris l’avion le 12, c’était pareil la veille ?!
Je ne suis donc pas le seul a encore utiliser le mot “tige”! Halleluja.
Bonjour Marine ! Je souhaite te joindre pour te presenter le projet que j’ai lance recemment avec 2 amies (nous sommes toutes les 3 a l’etranger!) mais n’ai pas trouve d’adresse email sur ton site. Il s’agit d’un projet qui joue aussi sur les differences entre pays, et tu y verras probablement des situations deja vecues de ton cote :)
Serais-tu interessee pour en savoir plus ? N’hesite pas a me contacter ! A bientot et bonne continuation en Suede