Comment trouver du travail en Suède ? Mon expérience et mon parcours à Malmö
La Suède est mon deuxième pays d’expatriation. Avant ça, j’étais au Vietnam, à Saigon, où j’ai travaillé pour deux entreprises différentes. Au moment où Martin et moi décidons de partir vivre à Malmö, la plus grande question qui se pose est la suivante : vais-je réussir à trouver du travail ? Au Vietnam, la communauté francophone est forte, et il suffit d’avoir quelques contacts pour décrocher un poste rapidement. La question de la langue locale ne se pose même pas.
En Suède, je n’ai aucune idée de comment ça se passe. Mais à ma grande surprise, j’arrive à trouver quelque chose. Un an plus tard, je change même d’entreprise. Je vous explique aujourd’hui par quels chemins je suis passée.
Postuler à Malmö ou à Stockholm ?
Si vous lisez ce blog, c’est certainement que vous êtes français, ou bien francophone. Dans les deux cas, vous êtes familier du pays. Vous savez donc qu’en France, il n’y a qu’une ville qui compte : Paris. Le reste, c’est « la province », et « la province », c’est synonyme de misère profonde, de désuétude, et de chômage.
Je ne sais pas pourquoi on n’arrive pas à dépasser ce clivage, parce que la vie en province est bien plus épanouissante qu’à Paris, et qu’il faut impérativement que les entreprises s’y implantent, mais hé, tout ça c’est un autre débat.
Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que c’est l’image que j’applique spontanément à la Suède quand j’entame mes recherches. À ce moment-là, Martin m’a dit qu’il faudrait qu’on s’installe à Malmö car c’est le plus pratique quant au logement. Mais dans ma tête, il ne peut y avoir que du travail dans la capitale, Stockholm.
Je postule donc dans les deux villes. Et je reçois des réponses dans les deux villes. Évidemment, la tâche est plus aisée à Stockholm, pour une raison simple : la langue. Il y a plus d’entreprises internationales installées dans la capitale suédoise.
Apprendre le suédois pour trouver du travail
C’est là que l’un de mes atouts principaux entre en jeu. J’ai commencé à apprendre le suédois quelques mois auparavant, toute seule, sur Internet (via Swedishpod101.com si vous voulez tout savoir). J’ai un niveau de merde, autant être honnête, mais j’ai des bases. Je commence à me familiariser avec la langue et je compte prendre des cours une fois sur place.
C’est grâce à la langue que je convaincs ma première manager de m’embaucher. Elle aime ma personnalité et mes compétences mais elle a un peu peur que mon niveau de suédois ne suffise pas. Elle me teste donc sur des sites web intégralement en suédois et finit par admettre que je déchire. Ahah, non, plus sérieusement, elle est déjà convaincue en réalité, elle a juste besoin d’un petit coup de pouce (elle me le dira plusieurs mois après). Je reçois le contrat avant même de quitter Saigon.
Début 2017, je dois à nouveau chercher du travail car mon entreprise ferme. Cette fois aussi, mon niveau de suédois me permet de trouver du boulot dans une agence web entièrement suédoise – et majoritairement suédophone. Je dois être en mesure de lire, comprendre et m’exprimer en suédois au quotidien. Heureusement, mon niveau s’est amélioré depuis mon arrivée, et la chef d’agence n’hésite pas une seconde quant à la langue.
Le digital : un milieu qui recrute
Elle n’hésite pas non plus quant à mes compétences. Mon deuxième atout principal, c’est bien évidemment le domaine dans lequel je suis spécialisée : le digital, et plus particulièrement le marketing digital. J’ai des compétences en SEO, Analytics et Adwords qui ne sont pas faciles à trouver sur Malmö, la majorité des spécialistes digitaux préférant aller bosser à Stockholm ou Copenhague où les salaires sont plus élevés.
Depuis le départ, ma première manager me le dit, mais ce n’est qu’au moment où notre plus gros client me fait une offre d’emploi que je comprends que j’ai peut-être de la valeur sur le marché du travail suédois. C’est à ce moment-là aussi que je commence à prospecter sur Malmö, pour voir un peu ce que ça donne. Et je suis surprise du nombre de retours que j’ai !
Je ne suis donc pas aussi stressée quand on m’annonce que mon entreprise va fermer, car je sais que j’ai des pistes sérieuses. Le digital est un domaine qui recrute, et je devrais réussir à trouver quelque chose d’intéressant. Quelques semaines plus tard, je suis d’ailleurs embauchée dans ma boîte actuelle, et le tout se passe en moins de 10 jours.
Comment chercher du travail en Suède ?
Venons-en maintenant à l’aspect plus concret. Où chercher du travail en Suède ? Personnellement, je ne jure que par deux outils : LinkedIn et Google.
Quand je suis au Vietnam, je commence mes recherches sur LinkedIn, et c’est via cette plateforme que je postule à la plupart des annonces. Mais comme je n’ai pas beaucoup de patience, et que j’en ai un peu marre d’appuyer sur Refresh toutes les 5 secondes, j’élabore une deuxième stratégie. Je lance des recherches Google avec certains mot-clés, en anglais et en suédois.
Je fais une liste des agences et entreprises qui m’intéressent dans un tableau Google et j’envoie des candidatures spontanées. Le taux de réponse est plutôt bas à ce moment-là. Mon premier boulot, c’est finalement grâce à LinkedIn que je le trouve.
Mais en 2017, la donne change. Je réitère ma stratégie et cette fois, ce sont les candidatures spontanées qui fonctionnent le mieux. Je pense qu’il est plus facile pour les entreprises de me rencontrer car je suis déjà sur Malmö. Le contact peut être plus rapide et spontané qu’une conversation Skype.
En un mois et demi, je passe 5 ou 6 entretiens. Même si peu d’entre eux donnent suite, je fais des rencontres importantes pour mon réseau. Au final, c’est avec Dynamic Dog que je signe, et je ne passe que deux semaines sans emploi entre mes deux contrats !
8 Commentaires
Bon, y a pas que Paris mais c’est vrai qu’on a limpression que c’est le centre du monde, il n’y a qu’à regarder les infos sur toutes les chaînes françaises hormis France 3 ?.
T’es pleine d’éloges pour ton nouveau pays d’adoption, c’est que tu t’y sens bien ?
Oui, tout est centré autour de Paris, c’est énervant ! Et l’expression “la province” a une connotation négative en plus… Mais oui, j’aime la Suède sinon :)
Hej Marine
Toujours aussi epanouie à Malmö?
Je reviens d’un petit tour Göteborg, Malmö et Stockolm et nous avons eu, mon mari et moi (et Bb Noa aussi je suis sur s’il pouvait nous le dire) un vérable coup de coeur pour Malmö!! Je me retrouve complétement dans ta description de Malmö. Suoer blog en passant.
Du coup on a décidé de s’y installer l’année prochaine (nous étions à la recherche d’un pays d’expatriation)!
Je me demandais si tu voulais bien me donner quelques conseils, peut être pistes, pour trouver du boulot ?
Si oui, voilà mon @ :Eva.Fv66@gmail.com
Bonne continuation
Eva
Il suffit de vivre 1 ou 2 ans à Paris pour oublier qu’il existe d’autres villes en France ? c’est assez intriguant !
Bravo, beau model d integration.
Bon conseil
Merci pour ce blog et vos bons conseils ! Y a-t-il d’autres secteurs que le digital qui recrutent bien en “province” suédoise ? J’avoue que pour sauter le pas, avec un job c’est plus rassurant ! ^^
Bonjour ! En province suédoise ça devient tout de suite plus compliqué à cause de la langue. Le digital a cette particularité d’avoir une langue commune, l’anglais, et c’est pour ça que c’est plus facile d’y trouver du boulot. Rien n’est impossible évidemment mais le suédois est impératif à mesure que l’on s’éloigne des grandes villes. Pareil s’il s’agit de services à la personne, ou de travail social, en ville ou en campagne.