6 trucs de la vie quotidienne que je préfère faire en Suède
Vous le savez, j’adore comparer les cultures française et suédoise. C’est un de mes sujets d’article préférés, et c’est une sorte de petit jeu qui se déroule dans ma tête en permanence, dès que je fais un truc de la vie quotidienne. Souvent, ça finit en liste sur le blog. C’est le cas aujourd’hui, parce que j’ai décidé de vous parler de ces choses que je préfère largement faire en Suède plutôt qu’en France.
Aller au cinéma
Le cinéma en Suède, c’est comme le reste de la société : très bien organisé. On peut acheter son billet en ligne et choisir sa place à l’avance, ce qui permet d’arriver pile à l’heure pour le film, et ne pas se ruer comme des tarés sur les meilleurs sièges lors de l’ouverture des portes.
Mais ce que je préfère, c’est le respect des gens vis-à-vis des autres : il n’y a pas un pet de bruit pendant le film, personne ne tape dans le dos ton siège, c’est un vrai moment de plaisir.
À l’inverse, j’ai des souvenirs très vivaces de séances de cinéma en France où je me suis légèrement emportée contre des connards incapables de la fermer et bien décidé à faire chier l’intégralité du cinéma. Sans parler des porcs qui laissent la moitié de leur pop-corn sur le siège…
Et puis forcément, qui dit cinéma en France dit… doublage, version française et réécritures de titres de film. En Suède, rien n’est doublé. Quand je vais au cinéma, je n’ai pas besoin de regarder le détail du film, je sais qu’il sera en version originale avec les sous-titres suédois.
En France, il faut réussir à trouver la séance en VO parmi toutes les VF, souvent à un horaire complètement improbable, et dans un cinéma beaucoup trop loin de chez toi (ok, j’exagère un peu là). La dernière fois que je suis allée voir un film en France, c’était le dernier Star Wars, en français. J’ai eu une NDE pendant 2h…
Faire du vélo
C’était un de mes critères quand on est parti du Vietnam : déménager pour une ville où faire du vélo était réellement envisageable, et pas seulement une utopie de bobo parisien.
Malmö est idéale pour les cyclistes, avec ses 500 km (données de 2016, en suédois) de pistes, ses parkings à vélo disséminés partout dans la ville, ses pompes en libre-service… Mais bien plus que des infrastructures, c’est surtout une politique engagée pour les vélos qui a permis d’ancrer dans les mentalités cette normalité des vélos dans l’espace urbain, et une cohabitation (presque) pacifique entre voitures, bus, et cyclistes.
Ici, tout le monde a un vélo, voire deux. Tout comme le scooter est essentiel pour s’immerger dans la vie quotidienne vietnamienne, le vélo est un élément indispensable à l’expérience suédoise. En plus, il permet d’être complètement indépendant des transports en commun et du trafic, et ça, ça n’a pas de prix.
Malgré la météo merdique les trois quarts de l’année, les cyclistes ne désemplissent pas les pistes, et pour moi, c’est un vrai plaisir de pouvoir me déplacer où bon me semble avec ma magnifique monture ! En comparaison, c’est quelque chose que je ne concevrais même pas si j’habitais à Paris…
Prendre les transports en commun
Parfois, il n’est pas possible de prendre son vélo, parce qu’on a un pneu crevé, qu’il neige en plein mois de mars, ou qu’on part en voyage par exemple. Dans ces cas-là, on se trouve obligé de faire un truc qu’on déteste tous : prendre les transports en commun.
Mais je dois dire qu’en Suède, je trouve l’expérience bien moins traumatisante qu’à Paris. D’abord, parce que dans l’ensemble, ça marche bien. Je ne connais pas vraiment Stockholm à ce niveau-là, mais je dois dire qu’à Malmö, le réseau de bus envoie du bois. Il y a énormément de lignes, à une fréquence que je trouve toujours hallucinante, et les véhicules sont toujours propres. Il est possible d’aller dans tous les bleds alentour avec un bus régional, qui passe lui aussi à une fréquence on ne peut plus décente.
L’autre truc trop cool, c’est le train. J’habite à côté de la station Triangeln, et je peux me rendre à l’aéroport de Copenhague en 20-25 minutes seulement. Même temps de transport pour aller à Lund, dans l’autre sens. Il y a des trains tout le temps, et s’il n’y a plus de trains (à cause de travaux ou de problèmes sur la ligne), il y a des bus de remplacements.
Et en tant que femme, je me sens en sécurité dans tous les transports en commun suédois que je prends, ce qui n’est pas gagné dans le reste du monde…
NB : je vous vois venir avec vos gros sabots, NON, je ne prends pas les transports en commun tous les jours, mais OUI je me permets quand même de dire qu’ils fonctionnent bien.
Faire du sport
J’ai déjà évoqué le sport dans un article précédent. J’y parle de la salle de sport comme l’une des expériences les plus anti-sociales de ma vie en Suède.
Effectivement, comparée à la France où tu as environ 80 % de chance que quelqu’un vienne te parler spontanément pendant ton entraînement pour une raison indéfinissable, en Suède, on te laisse tranquille ad vitam eternam.
Personne ne se parle, quelques habitués de longue date se disent vaguement bonjour (j’ai l’honneur d’en faire partie maintenant !), mais sinon rien ne se passe au niveau interaction humaine. Et pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas les gens, je trouve ça cool.
Mais surtout, je me sens en sécurité dans les salles de sport suédoises. Vous trouverez peut-être ça un peu bête, mais j’ai toujours eu peur de faire des mouvements trop suggestifs quand je m’entrainais en France. En Suède, je ne me pose jamais la question. Des fois, quand j’ai trop chaud, je fais péter la brassière, et je n’ai pas peur de me faire agresser sexuellement. C’est ce qu’on appelle le progrès.
Travailler
Pour moi, l’un des plus gros avantages en Suède, c’est le monde du travail. Evidemment, je suis consciente que je suis dans un domaine qui recrute très bien ici (et partout, d’ailleurs) : le digital. Mais il n’y a pas que ça.
L’équilibre vie professionnelle-vie personnelle n’est pas uniquement respectée, elle est fortement encouragée. Le travail est vu comme un moyen d’avoir les moyens de profiter de son temps libre.
Les managers ne sont pas là pour asseoir leur autorité, au contraire ! Ils font en sorte d’offrir les meilleures conditions de travail à leur personnel (sauf quand ils refusent de m’acheter un casque anti-bruit pour l’open space, mais bon…). Je ne me suis jamais sentie aussi écoutée en tant qu’employée qu’en travaillant à Malmö.
J’ai changé de travail trois fois en deux ans, et pour autant ça ne m’a jamais desservie. On m’a demandé pourquoi j’avais changé de travail, j’ai expliqué que la première boîte avait fermé plus tôt que prévu, et que la deuxième ne correspondait pas à mes attentes. Et les employeurs ont compris.
J’ai aussi souvent l’impression que les salaires sont en moyenne plus élevés en Suède qu’en France, mais c’est un peu difficile pour moi de comparer à postes égaux. Ceci dit, pour avoir étudié histoire de l’art à la fac, je ne m’en sors pas trop mal (parce que les employeurs s’en foutent de ce que j’ai étudié à la fac, en réalité).
Bonus : il y a toujours de la bouffe quelque part dans les bureaux suédois !
Payer mes impôts
Qui dit travail dit impôts, forcément. Mais en Suède, rien n’est plus simple puisque tout est prélevé à la source. Le pourcentage du salaire qui part dans les caisses de l’Etat est calculé en fonction de la ville de résidence. À Malmö, par exemple, c’est 32 %.
Ça paraît beaucoup, dit comme ça. En réalité, c’est moins que ce qu’un Français lambda aura à payer au total dans l’année (parce qu’en France, il n’y a pas que les impôts sur le salaire à payer…). En 2016, la France est d’ailleurs passée en tête du classement européen des pays qui taxent le plus leurs employés.
En tant que free-lance en Suède, je peux aussi vous assurer que tout reste assez simple, pour peu que l’on tienne bien ses livres de compte.
Mais le truc le plus rassurant avec les impôts suédois, c’est qu’on a le droit de se tromper. Ma première année, je n’ai pas compris qu’il fallait envoyer une déclaration préliminaire. Et c’est très gentiment qu’un agent des impôts m’a répondu que c’était pas grave du tout, et que j’avais qu’à remplir ma déclaration maintenant pour l’année passée, et puis du coup pour l’année en cours, puisqu’on y est ! Pas de pénalités, pas de procédure à rallonge, en trois clics, l’affaire était réglée.
La semaine dernière, j’ai envoyé ma déclaration finale, qui comprend mes revenus en tant qu’employée et en tant que free-lance, et il ne m’a pas fallu plus de dix minutes pour vérifier les infos préremplies et remplir les cases manquantes. Qui dit mieux ?
13 Commentaires
C’est bien vu, Marine. Tu peux rajouter : être sur la plage sans être ennuyé par tes voisins bruyants. Bonne journée.
Bise. Jean-Marie.
NDE ? Tout ca pour faire plaisir à ton père…
On passe dès 2019 au prélèvement à la source. Reste à voir comment ça va fonctionner mais les entreprises n’y sont pas favorables ce qu’on peut comprendre au regard de l inextricable méli mélo administratif imposé ? par l’état francais lorsqu’il s’agit de déclarer quoi que ce soit à notre bonne vielle administration ?
J’espère que ça va fonctionner le prélèvement à la source… C’est tellement plus simple ! Et pour la NDE, c’est pour les besoins du storytelling papa :D
Pour info cette année il a neigé 5cm dans le Var au mois de mars (donc pas de transport tout cour lol )
C’est désespérant cette météo !
Encore un très bon article, Marine. J’adore le ton :D et je suis complètement d’accord avec toi ! Sauf pour le ciné je dois dire. Bon certes, c’est mieux qu’en France (surtout à Paris), mais à Malmö, j’ai eu plusieurs fois l’expérience de gogoles qui savent pas se tenir ou même ouvrir un paquet de chips …. (un jour je prendrais le paquet de ché pas quoi à mon voisin et je lui montrerai comment ça marche :)
Ton commentaire m’a tuée Rose xD
Ca donne juste envie de pleurer tellement on est à la ramasse en France .. :/
<3
Ma chère Marine, continue tes publies que j’adore et qui me conforte dans mon projet de m’installer en Suède. Je vis un peu par procuration pour le moment grâce à toi. Mais les mois passent et le déménagement approche à grands pas… J’ai trop hâte!!! J’ai l’impression d’attendre le Père Noël comme une petite fille, j’adore cette sensation d’excitation, de partir vers de nouvelles aventures et ayant tout à découvrir et construire. Je vais déjà commencé par apprendre le suédois… ?! Tu parles couramment suédois d’ailleurs ??? A bientôt Vi ses
Merci Charlotte :D J’espère que ton expérience en Suède sera à la hauteur de tes attentes !! Quand déménages-tu ? Tu viens vivre à Malmö ?
Et oui je parle suédois, couramment c’est sans doute un bien grand mot mais je tiens une conversation sans problème :)
Ooolala Marine s’il te plaît ne fais pas attention aux fautes d’orthographe je n’ai pas relu avant de l’envoyer, la honte !!! ?
Hej Marine,
Je déménage mi juin. Je vais habiter à Höganäs, charmante petite ville au dessus d’Helsinborg, donc pas très loin de Malmö. Mais tu connais sûrement. Je me suis inscrite à des cours intensif de suédois à l’université de Lund, si la classe est au complet les cours commenceront le 25 juin et ce, pendant un mois. Comme ça, ça me permettra de vite me mettre dans le bain. Depuis aujourd’hui, j’ai ma maman qui commence à me faire cogiter. ? le compte à rebours a commencé avant le départ de sa fille unique à l’étranger. J’ai beau lui dire que ça fait 10 ans que je suis partie de Savoie et que j’habitais à l’autre bout du pays, sur la côte atlantique, ça revenait au même, on ne se voyait pas ts les mois, mais non, elle persiste à dire que c’est différent ! Ça me coupe dans mon excitation à déménager ! Pas simple mais je dois bien faire ma vie aussi.
Ah mais ça c’est normal, c’est une maman ! Il ne faut pas que ça te coupe dans ton élan, c’est normal qu’elle s’inquiète. Mais la Suède c’est juste à côté et c’est certainement un des pays les plus stables et tranquilles d’Europe… Elle s’en rendra compte quand elle viendra te voir sur place :D Et puis c’est sûr que ça leur fait drôle aux parents de voir leurs enfants partir mais je suis certaine qu’ils comprennent aussi très bien que c’est un plus pour l’avenir.